lundi 6 juin 2011

Débilité mentale

La débilité mentale est une infirmité d'évolution. Elle constitue le premier groupe des états dégénératifs, le second étant constitué par les monstruosités. La débilité mentale se manifeste aussi bien dans l'ordre physique que dans l'ordre psychique par des déviations embryogénétiques, par des stigmates indélébiles qui peuvent s'accompagner à certains moments de phénomènes épisodiques : névroses et psychoses de dégénérés.

dimanche 5 juin 2011

Epilepsie


L'épilepsie (également comitialité, mal comitial), parfois nommée encore haut mal, mal caduc ou mal sacré, est une affection neurologique caractérisée par des crises d'épilepsie, symptômes soudains, se caractérisant par une hyperactivité cérébrale paroxystique pouvant se manifester par des convulsions ou une perte de conscience, voire par des hallucinations complexes inaugurales (visuelles et/ou auditives et/ou somesthésiques), avec ou sans convulsions, mais ce n'est pas une maladie mentale, contrairement à l'image qu'on peut avoir des malades.
(extrait de Wikipedia)


Ci-dessus :
Hallucination d'épilepsie hystérique (La Salpétrière, Paris)



De par son caractère inexpliqué et les crises soudaines qui en sont caractéristiques, l'épilepsie a longtemps été considérée comme un signe de possession. Encore en ce début de siècle, de nombreux récits attestaient de "comportements démoniaques", alors que la plupart d'entre eux pouvaient très certainement être attribués à cette maladie.
Cette interprétation "maléfique" est toutefois compréhensible, lorsque l'on considère la force déployée par les personnes atteintes, et la violence des crises. De plus, tout un tas de superstitions religieuses très présentes furent, comme dans la plupart des domaines scientifiques et médicaux, un frein à la compréhension de l'épilepsie. Les noms dont on l'affubla en sont une très bonne illustration : Le haut Mal, Le mal / La danse de Saint-Jean, Le mal sacré, etc.

Aussi, de nombreux exorcismes furent pratiqués sur des personnes atteintes d'épilepsie. Par exemple, le cas d'Emilie Rose (duquel un film fut adapté), qui s'appelait en réalité Anneliese Michel, était apparemment bel et bien un problème d'épilepsie, d'après les médecins qui l'ont entouré. Sa possession aurait pu être un effet d'auto persuasion (c'est elle qui prétendait la première avoir été possédée), du très probablement à sa ferveur religieuse face à l'incapacité des médecins à la guérir de son épilepsie.

Ci-contre : Anneliese Michel, aussi appelée (Emilie Rose)

Lors de la Transfiguration (épisode biblique), la famille d'un jeune épileptique espèrent que Jésus pourra le soigner, comme l'explique l'article ci-dessous.


Article issu de Epilepsie et Renaissance (page web)
image provenant de la même page

Dans sa célèbre Transfiguration, commandée par le cardinal Giulio de’Medici pour le maître-autel de la cathédrale de Narbonne, Raphaël raconte deux événements qui, d’après les sources bibliques, se sont déroulés au même moment en deux endroits différents. Pendant que, dans la partie supérieure, le Christ est transfiguré, dans la partie inférieure, neuf de ses apôtres tentent de guérir un jeune épileptique mais n’y parviennent pas. Comme l’ont remarqué de grands spécialistes de la maladie, la crise d’épilepsie est dépeinte avec tant de précision et d’exactitude qu’elle ne peut pas ne pas avoir été observée et dessinée sur le vif. Il revient donc aux historiens de l’art de chercher pour quelle raison le peintre a donné une description aussi exceptionnellement exacte de la maladie dans un tableau d’autel qui répond avant tout à des fonctions dévotionnelles et liturgiques. Selon toute probabilité, Raphaël voulait donner une image aussi frappante que possible de la « maladie » de l’Eglise et suggérer que seule la foi, symbolisée par les deux petits personnages juchés en haut à gauche du tableau, parviendrait à guérir cette « maladie ».

En réponse à l'épilepsie vue comme une "possession"
extrait de L'exorciste, William Peter Blatty

[...]
- Ecoutez, nous ne sommes pas encore absolument certains de ce qu'elle a, et je vous accorde que vous aviez peut-être raison au début ; il est très possible que ce soit psychosomatique. Néanmoins, j'en doute, personnellement. Et quant à votre question, je répondrai que toute perturbation cérébrale peut déclencher une convulsion chez l'épileptique : les soucis, la fatigue, le choc émotionnel, une certaine note jouée sur un instrument de musique... que s ais-je ! J'ai eu jadis un malade qui n'avait jamais d'attaque, si ce n'est dans l'autobus et encore à un certain endroit, quand il arrivait devant un certain pâté de maisons près de chez lui. Bon, eh bien, nous avons fini par découvrir ce qui la déclenchait : un vif éclair de lumière du à la réflexion d'une barrière blanche sur la vitre de l'autobus. A une autre heure de la journée ou si l'autobus avait roulé plus lentement, il n'aurait pas eu ces convulsions, voyez-vous. Il présentait une lésion du cerveau, une cicatrice, séquelle d'une quelconque maladie d'enfance. Dans le cas de votre fille, la cicatrice aurait son siège là, dans le lobe temporal, et lorsqu'elle serait frappée par un influx électrique d'une certain amplitude et d'une certaine fréquence, cela déclencherait une réaction anormale soudaine dans la profondeur du lobe. Vous comprenez ?
- Je crois comprendre, soupira Chris, abattue. mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi toute sa personnalité est changée.
- Quand le lobe temporal est en cause, c'est extrêmement fréquent, et cela peut durer quelques jours ou quelques semaines. Il n'est pas rare de se trouver devant un comportement destructeur, voire même criminel, parfois. Au point qu'il y a seulement deux à trois cents ans, les malades présentant des troubles dus à une lésion du lobe temporal étaient souvent considérés comme démoniaques.
- Comme quoi ?
- Démoniaques ; on pensait qu'ils étaient possédés du démon. Vous savez, quelque chose comme une version superstitieuse du dédoublement de la personnalité.
[...]

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